Idbmarine : un chantier naval innovant et eco-responsable

Idbmarine s'est toujours distinguée par sa capacité à innover en introduisant des fonctionalités dans ses voiliers :

• Le tunnel d'annexe : connu sur des yachts et navires de servitudes, le Malango 870 a été le premier voilier de taille moyenne à intégrer ce concept.
• La quille relevable hydraulique : Idbmarine est le premier chantier Breton à avoir développé ce principe sur un voilier de croisière rapide.
• Les béquilles intégrées : Imaginées il y a longtemps par Gilles LE BAUD sur les Kelt, Idbmarine a repris et amélioré le concept sur ses Malango et Mojito .
• Le roof panoramique : le Mojito 888 est le premier voilier de taille moyenne a intégrer ce roof qui apporte lumière et volume à l'intérieur du bateau mais aussi une plateforme fonctionnelle en pied de mât.
• l'étrave scow : Le Maxi 650, le Mojito 650 et bientôt le Mojito 32 intègrent cette nouvelle étrave qui apporte un surcroit de puissance sous voiles mais aussi un volume intérieur inédit.
• La propulsion électrique : dans un domaine où le moteur thermique prend de plus en plus le pas sur la voile, le retour à une propulsion plus propre et plus légère incite à naviguer à la voile de manière plus assidue.

Cette démarche d'innovation continue se retouve également dans les autres thèmes qui vont être évoqués ci après.

La démarche d’éco-conception est une démarche d’arbitrage entre les coûts économiques et les coûts environnementaux, mais aussi entre différents impacts environnementaux.
L'application à la construction navale de plaisance de cette démarche touche tout le cycle de vie des voiliers :

• La conception : concevoir des bateaux légers, performants et durables pour limiter l'impact carbone,
• les matières premières : utiliser des matières mettant en oeuvre des énergies décarbonées,
• la fabrication : limiter la réalisation de moules et prévoir la mise en oeuvre de process de construction efficients,
• le transport : favoriser les approvisionnements de proximité, limiter les transports hors Europe,
• l'usage : proposer des voiliers avec des propulsions décarbonnées et non polluantes,
• la fin de vie : trier, recycler ou valoriser les déchets pour limiter l'enfouissement, travailler au recyclage et à la déconstruction des bateaux de plaisance avec l'APER.

En 2019, suite à la réflexion conjointe d'Idbmarine et d'un propriétaire fidèle du chantier, avec le partenariat de KAIROS et Roland JOURDAIN, est ressorti le challenge de réaliser un Mojito 888 éco-responsable : le Virgin Mojito 888 est né !
Le challenge était donc de remplacer :

• la fibre de verre par de la fibre de lin,
• le feutre (soric) par du liège,
• la mousse corecell par une mousse PET.

Pourquoi la fibre de lin ? le PET ? le liège ?

L'adoption du lin est une démarche qui réduit de manière significative le bilan carbone du bateau : en effet la fibre de verre classiquement utilisée est issue de la chimie pétrolière et provient d' Asie.
A contrario, la fibre de lin est cultivée et tissée en Fance : c'est une ressource renouvelable.
Le liège est également une ressource renouvelable produite en Europe qui remplace le soric, matiére à base de polyester.
La mousse PET est un matériau recyclable. Ses caractéristiques techniques sont similaires à la mousse Corecell à base de polystyrène.
Ainsi les matériaux mis en oeuvre, hormis la résine polyester, sont soit renouvelables (lin, liège) ou recyclable (PET).
Il n'y a pas, pour le moment, de résine bio-sourcée qui puisse remplacer la résine polyester de manière acceptable.
Enfin, l'incinération d'un composite en Lin / Polyester ne requiert pas d'apport d'énergie contrairement à celle d'un composite Verre / Polyester.
Au final, le bilan carbone est largement réduit sur l'ensemble de la durée de vie du bateau (fabrication, utilisation et destruction).

Quel impact dans l'atelier ?

La construction en fibre de lin / mousse PET / liège permet également une amélioration des conditions de travail dans le chantier, la fibre de lin étant beaucoup moins "agressive" que la fibre de verre.

Moins facile à couper que la fibre de verre, le lin est plus agréable au toucher et sent bon !

Moules

Depuis le Mojito 32, Idbmarine a décidé de réaliser les moules en lamellé-collé, sans passer par une préforme en composite onéreuse et vouée à la destruction aprés la réalisation du moule.
18 tonnes de CO² : c'est ce qu'aurait émis la construction des moules de coque et pont du Virgin Mojito 32, préforme comprise, avec la méthode couramment employée dans le nautisme.
Cette méthode innovante, jusqu'alors inconnue dans le nautisme, permet à la fois de se passer de préforme, de limiter l'utilisation de matériaux à fortes émissions carbone, mais aussi de donner aux salariés un nouveau challenge.
Enfin cela réduit et optimise la réalisation des moules de construction afin de limiter les déchets.

Pièces composites

Idbmarine a été pionnier en Bretagne pour les nouvelles techniques de mise en oeuvre composite.
Depuis, Idbmarine réalise toutes les pièces composites en infusion ou injection ce qui permet à la fois de réaliser des pièces mécaniquement optimisées mais également de limiter la diffusion de COV.
Les composés organiques volatils (COV) sont des substances qui se caractérisent par leur grande volatilité, c’est-à-dire qu’ils émettent des vapeurs même à pression et température ordinaire de travail, et donc se répandent aisément sous forme gazeuse dans l’air ambiant des ateliers, bureaux ou dans l’atmosphère extérieure environnante.
Les COV sont très nombreux et proviennent des hydrocarbures et de leurs dérivés chimiques : parmi les plus fréquents, citons le butane, le propane, l’éthanol, le benzène, le formaldéhyde et l’acétone, le styrène…
Idbmarine a dés 2006 mis en oeuvre le process d'infusion qui permet de capter tous ces COV limitant ainsi l'exposition de ses employés.

La démarche éco-construction du Virgin Mojito 888 ne serait pas allée à son terme sans une réflexion sur la propulsion…

Avec l’arrivée et la démocratisation des batteries Litium, les solutions de propulsions électriques sont de plus en plus pertinentes et intègrent maintenant des capacités d’hydrogénération.
Idbmarine et EBtec ont analysés les offres existantes sur le marché pour le Mojito 888 et ont défini une solution électrique pour la propulsion avec le concours de Transfluid qui diffuse les produits BellMarine et BSI qui diffuse les hélices Gori-propeller.
Le principe est simple :

• le moteur diesel est remplacé par un moteur électrique de puissance utile similaire.
• le réservoir de gasoil est remplacé par des batteries Lithium 48V.
• Le moteur électrique fonctionne en mode régénération lorsque le voilier est sous voile.

Les batteries du moteur électrique servent à la propulsion et peuvent être couplées aux servitudes bord via un convertisseur DC/DC.
Le premier Mojito 888 ainsi équipé a été présenté au Grand Pavois de La Rochelle et a reçu le prix du bateau électrique de l'année 2023.